Cluny, France

2019-en cours

 

Notre étroite collaboration avec le cercle de Bruno Latour a donné lieu à de nombreuses réflexions et motivations inspirantes. Dans le cadre de la préparation de l'exposition « Zones critiques » de Latour au ZKM, qui a ouvert ses portes en mai 2020, nous avons étudié différents moyens d'occuper les couches de la zone critique (y compris à des fins de mesure) et de les révéler architecturalement comme des seuils importants et largement invisibles (ou ignorés).

 

En collaboration avec Oscar Emanuel, de Xylotech, une entreprise innovante dans le domaine du bois, nous avons proposé à la Communauté des Communes du Clunysois une série d'enquêtes dont le processus de construction et d'utilisation deviendrait une expérience de « prélèvements » reliant le microscopique local au terrestre à différentes échelles. Ces expériences remettraient en question la notion d'« observation », qui semble se rapporter au lointain, mais qui doit être recentrée sur l'écosystème intime (ou « maison ») dont nous dépendons.

 

Deux itérations de ce processus initial sont présentées ici, l'une étant une tour faite de branches glanées (scannées en 3D et pré-assemblées sur ordinateur), dont le but est de permettre une occupation réelle et expérimentale de la canopée des arbres du Bois de la Roche près de Cluny. Des capteurs mesureraient la production d'oxygène par les arbres, et le public aurait accès à ces données et à cette expérience en temps réel grâce à une plateforme d'observation diaphane en fils d'acier inoxydable tendus. Cette structure serait une démonstration d'impact et de perturbation minimes sur un paysage verdoyant, ainsi qu'une expérience/expérience au bénéfice du public et une révélation.

 

La deuxième tour est conçue comme un observatoire à double orientation : vers le haut (et en face des tours médiévales de Cluny) et vers le bas, dans le sol, vers une excavation qui se termine dans le substratum rocheux, limite inférieure de la zone critique habitable. La structure de la tour – réalisée dans un squelette complexe en bois à double courbure, revêtu de branches de saule tressées – se vit en ascension un peu comme la coupole de Santa Maria Fiore de Brunelleschi, comme un interstice ; à l'intérieur du volume de l'oculus, elle peut être utilisée pour des concerts et des récitals, des lectures et la diffusion d'informations sur la constellation de structures similaires et les parcours instructifs qui les relient aux visiteurs.

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